Le monde à l’envers

Retour au travail, après avoir passé l’hiver dans le sud, on va essayer l’été.

C’est certain que de manquer l’été au Québec, c’est un peu frustrant mais je me suis dit au moins, je perds pas au change : Ahhh, je vais passer la saison estivale en Floride, c’est pareil, sauf qu’y fait peut être un peu plus chaud pour la petite bière d’avant souper.

Eh bien non, c’est pas pareil. J’avais oublié qu’ici, tout est à l’envers.

En arrivant à l’hôtel, j’ai trouvé que c’était tranquille, coïncidence que je me suis dit. Je suis sorti en ville, un vendredi soir, pas grand monde, y’est pas assez tard, surement. En partant le matin pour mon embarquement, j’ai (finalement) compris quand j’ai demandé au chauffeur de taxi de me conduire à l’Oasis. On a pas vraiment le choix, c’est le seul qui reste ici pour l’été, monsieur. Ah, ben regarde donc ça : en effet les quais sont vides. Y’avait juste la grande silhouette de mon bateau. D’habitude le samedi les taxis sont débordés, il y a au moins 10 bateaux de croisières qui vont et viennent avec le trafic de personnes que ça implique… imaginez à genre 2000 personnes en moyenne qui quittent et embarquent sur les bateaux en une journée : le zoo total.

Mais là le calme plat. Ce qui m’a fait penser à tout ce qui est à l’envers ici. :

  • La saison morte ici est de mai à septembre, la nôtre de…septembre à mai.
  • Les parcs de maison mobiles des snow birds sont déserts pendans tout l’été, pendant que les campings sont full au Québec, sans parler des cabanes à patates.
  • On dirait que les plantes ont arrêté de pousser. Elles sont en dormance, elles ont trop chaud et se reposent, en attendant les pluies d’automne peut-être.
  • Faut que je me dépêche de prendre l’eau du robinet pendant qu’elle est froide, si je la laisse couler elle réchauffe…c’est dur de perdre le réflexe de faire couler l’eau, c’est pourquoi je laisse toujours une bouteille d’eau sur ma table pour qu’elle…refroidisse.
  • C’est considéré comme une belle journée quand il y a des nuages et pas trop chaud. Chez nous il ferait 45C et les gens (en majorité…) seraient encore de bonne humeur, come on! c’est l’été faut en profiter!!! On se fait du barbecue à soir!!
  • Les gens ici ne peuvent supporter d’être trop longtemps pas d’air climatisé, et ceux des centres d’achats et aéroports sont ajustés à genre 12C, c’est fou. On se croirait dans la section des viandes.
  • J’ai visité un gars qui vit avec sa famille dans une banlieue de Miami. Il s’est fait installer une piscine (il vient du Québec!) et a arrangé son terrain pour passer du temps dehors. C’est super beau. Ben sur genre 20 maisons qu’on voit de son arrière cour, il n’a jamais vu personne dehors. Ça fait quand même 10 ans qu’il reste là. Un seul de ses voisins a une piscine, et il ne s’en sert pas souvent. Fait trop chaud.
  • Etc…

Ouais, ben l’enthousiasme des gens du Québec quand l’été revient me manquera, c’est certain. Les gens sont rayonnants, frais, pétillants. Ici, j’ai comme un feeling de mois de septembre… va falloir aller à la plage pour faire passer tout ça!

Allez, ciao et…profitez de l’été et de la bonne humeur qui règne autour de vous!!

Dernier droit

Ben voilà, on est déjà rendu. Dernière semaine avant mon retour au Québec. Bien content de revenir, mais un peu triste aussi. On se crée un univers quand on est si loin de ses références. On crée nos petites routines, on rencontre des gens, on se forme un univers. J’ai déjà eu un chef mécanicien qui pleurait chaque fois qu’il partait d’un bateau et chaque fois qu’il partait de chez lui. Il disait qu’il était facilement nostalgique…j’avais trouvé ça touchant. Alors ça fait drôle, je vais faire ma valise, je vais embarquer dans d’autres moyens de transport (que maritime) et en débarquant d’un d’entre eux je vais me retrouver à l’aéroport de bagotville et ensuite après un autre moyen de transport, sur le bord de la Mistassibi. En 1 journée. Des caraibes à la rivière Mistassibi. Je trouve ça un peu étourdissant. Dire que ça prenait des mois voilà pas si longtemps, peut-être que c’était mieux adapté à mon rythme;)
Alors je voulais vous dire merci, merci d’avoir lu mes pensées plus ou moins éclairées (ou éclairantes) et merci de m,avoir si généreusement écrit, vos commentaires m’ont beaucoup saidé dans cette traversée de 20 semaines. J’espère le faire encore.
A+ on se revoit au Québec
JFXXX

Au delà du réel…ou les univers parallèles

Vous les voyez, autour de vous? Ils sont partout et nombreux : les univers parallèles.

J’ai eu l’idée de ce sujet quand une amie m’a demandé comment nous vivions sur le bateau le drame du tremblement de terre à Haïti. À chaque semaine nous passons relativement près de leurs côtes. Ok, voici la situation : je suis présentement sur le plus grand bateau de croisière du monde. Nous avons 5800 passagers qui font la fête, qui dépensent souvent sans compter et souvent  plus en une journée que ce que la grande majorité des haïtiens gagne en une année. Cela dit, pour revenir à la question de comment nous avons vécu le drame à Haïti…dur de décrire, je vais y aller avec une parabole: Vous êtes prêt, vous avez préparé ce voyage depuis des mois, les enfants sont de bonne humeur, votre conjoint(e) est particulièrement agréable ce jour là (j’imagine que ça doit arriver), il fait beau, ça y est, YAHOO!!! Vous partez en famille pour une semaine de camping, non mais ça va-tu être génial. Bon, c’est qui se passe, arrivés sur l’autoroute, une file d’attente. Une heure plus tard (non mais y le savent-tu que je suis EN VACANCES, que vous vous dites en essayant de garder un air décontracté, vous êtes pas de ceux qui chialent, quand même) voilà, vous voyez la cause de ce retardement passer comme un film en noir et blanc sur le bord de la route : deux autos qui ont fait face à face, deux débris qui ont du être des autos quelques heures plus tôt avec des bouts de vêtements ensanglantés, les ambulances, la police, les morts, les survivants et puis hop, le trafic reprend de la vitesse, la voie est libre, les vacances!… Combien de temps allez vous penser à ce qui vient de se passer? Probablement moins d’une minute. Peut être allez vous en reparler lors du souper ou lorsqu’on vous demandera comment s’est passé vos vacances. BANG. C’est ce que je veux dire par univers parallèles. Vous avez passé à quelques mètres d’une tragédie. Comment l’univers entier des gens impliqués est perturbé? Combien de personnes étaient au salon mortuaire à cause de cet évènement pendant que vous avez sorti votre première truite sur le lac Penché? Quel est notre réel pouvoir face à ce genre de phénomène, pour ma part je me sens bien petit… ça résume comment je me sens par rapport à un drame qui se passe pas si loin d’ici, mais tellement loin à la fois.

Parlant d’univers parallèle, j’arrive d’une soirée qui avait lieu dans un endroit très chic du bateau. En arrivant, je me suis fait dire, désolé mon homme, ici c’est 2 stripes et demie et plus (c’est les barres sur nos uniformes, qui varient selon notre position : 3rd engineer: 2 stripes, 2nd engineer : 2,5 stripes, 1st engineer, 3 stripes, etc) bon, j’étais avec 2 amis qui sont 2nd engineer, donc après quelques discussions avec les gens de sécurité, je suis revenu à ma chambre et mes partners sont resté pour faire le party. C’est comme ça. C’est pas des univers parallèles? Pour le gars qui lave la vaisselle à la cuisine, il ne peut aller nulle part. Pour le capitaine, il peut aller n’importe où. Le gars qui vient de perdre sa job, assis dans l’autobus à côté du gars qui vient de se faire engager dans une bonne boîte. Mon ami qui vient d’avoir la nouvelle qu’il a un cancer au cerveau, pendant que moi je me demande si je devrais démissionner de mon travail ou pas. Le gars qui n’arrive pas à voir ses enfants depuis des mois parce qu’il est en mauvais termes avec son ex-conjointe en ligne à l’épicerie devant une petite famille qui prend plaisir à faire cette activité ensemble le jeudi soir….

Je dis qu’il ne faut pas avoir de compassion, ou ne pas prendre action pour aider les autres. Ce crois seulement qu’il est important de reconnaître que près de nous, beaucoup plus près de nous…qu’Haïti, mettons, nous côtoyons de situations vraiment constrastantes. Ce qui nous rappelle notre relative impuissance, peut-être. Et pour ceux qui ont déjà vécu une situation difficile, je crois que nous ne souhaitons pas aux autres de vivre la même chose mais plutôt d’en profiter quand ça va bien…;)

Regardez bien, les univers parallèles nous entourent, de loin… et de près.

Sur une note moins philosophale, je suis allé faire une sortie de plongée à Nassau la semaine passée, c’était GÉNIAL! Je mets quelques photos 😉

Salut portez-vous bien 😉

Le retour de Guiligan… et la nature en vacances



Bon, Guiligan est de retour!

C’est pas que je trouve que c’était long, mais 6 semaines c’est assez. On fait quoi en 6 semaines? Ben on passe à travers le temps des fêtes et déjà on se prépare pour la St-Valentin.

Ce qui m’amène à parler du temps. Dans le sens le temps qui passe. L’hiver est presque fini (il tient à bien peu de choses dans les caraibes) et j’imagine qu’ailleurs dans le monde (au Québec entre autres je suis pas mal certain) on voit un changement : les jours sont plus longs, le soleil est plus fort, les gens se préparent pour le printemps qui s’en vient. Se préparer, attendre, changement, étapes, saisons. Ici ces concepts n’ont pas vraiment de sens. Bien sur, je vis présentement sur un bateau de croisières qui répète le même voyage à toutes les semaines, le sentiment de toujours recommencer la même chose (syndrôme du jour de la marmotte pour ceux qui ont vu le film) est assez fort. Mais ce que je trouve fascinant est que c’est aussi le cas pour la nature ici. Comme nous retournons toujours aux mêmes places, je peux voir d’une fois à l’autre la différence : inexistante. J’ai observé la nature lors de nos dernières escales, les arbres, les arbustes, la pelouse, les fleurs, voir l’évolution, le changement : niet.

Je suis certain que vous l’avez aussi déjà entendu celle-là en parlant des habitants des pays du sud : ces gens là sont lâches, ils sont jamais pressés, ils aiment pas travailler, ils ont 2 vitesses : au slow pis arrêté. Ben c’est vrai et je commence à comprendre pourquoi. Ici les gens, comme la nature, vous diront la même chose : c’est quoi qui presse?

La nature, définitivement, est en vacances.

Dans nos coins de pays, ca presse!! C’est le printemps! Vite!!!! Les bourgeons doivent éclater au plus vite, les feuilles sortir le plus tôt possible, mais pas trop pour pas geler, puis pousser pousser pousser jusqu’à ce que le froid d’octobre vienne ralentir tout ça et ralentir tout ça et ralentir jusqu’à ce que les feuilles tombent et voilà c’est fini c’est l’hiver on se reverra dans 6 mois. Pareil pour les gens, ils doivent se préparer, ils n’ont que 4 mois par année pour tout faire : planter, faire pousser , récolter, construire, réparer, accumuler avant l’hiver, vite vite vite!!! Bien c’est pas comme ça dans le sud. Pourquoi se presser? Pourquoi les arbres devraient se presser à pousser? Mes feuilles sont là, j’ai besoin de rien de plus. Essayez de trouver une tondeuse à gazon dans le coin. La pelouse est là, pourquoi elle pousserait en fou comme la nôtre à grands coups de 6 pouces par semaine? Pas de stress man, j’ai 12 mois par année pour pousser. Ici tout est éternel d’une certaine façon. Une image dans un cadre. Ce qui qui nous ramène au temps, la notion du temps et des saisons. Je crois que c’est une des choses qui différencie brutalement les gens du nord et du sud. L’autre jour j’étais sur la plage avec un ami du Vénézuela. J’en profitais, je me faisait griller un peu et lui il gardait son gilet. Je lui demandais pourquoi et il m’a répondu : écoute, c’est comme ça 12 mois par année chez nous. Ah, ben oui. Pour moi garder mon chandail à la plage, c’est un sacrilège. Vite!! Il faut en profiter, l’hiver s’en vient!! Mais c’est quoi qui presse si c’est comme ça toute l’année chez moi?

Ahhhh, que de réflexions philosophales sur des sujets palpitants. C’est hautement tripatif, comme dirait Laguirant.

Allez, on remet ça, je vais faire des groooooos effots pour écrire plus souvent, ça fait du bien. Si jamais vous avez des sujets, des questions, n’hésitez pas! C’est bon pour l’inspiration.

Je retourne me coucher avant ma  classe de plongée demain dans la piscine de 20’t quelques pieds de creux du bateau. Belle activité, surtout un coup dans la vraie mer avec les vrais poissons et les oreilles qui bouchent pour vrai …;)

Ahhhh, ben voilà, ça fait du bien d’être de retour.

Ça sent pas la tourtière, sauf que…

Ça sent les fêtes.

Mais attention: ça sent pas le sapin, ni la neige ni les bottes qui dégouttent en séchant sur le bord du poêle. Ça sent pas la tourtière, ni les petits matins de congé à flâner en attendant que la visite arrive. Ca sent pas non plus les soutes de ski-doo qui rentrent dans le restaurant ni les café cognac gratis (avec du vsop 15,99$ le 26 onces à la SAQ) en arrivant au garage, non décidément ça sent rien de tout ça. Ben ça sent quoi les fêtes d’abord? Sans nos références culturelles, les fêtes ça sent l’anticipation. On sait pas ce qui va se passer, mais quelque chose d’important s’en vient pour tout le monde, en même temps. On attend pas des vavances, on attend pas un être cher qui revient d’un contrat sur un bateau à l’autre bout des caraibes, on attend pas un nouveau né, on attend pas de s’en aller quelque part, on attend pas la fin de semaine. Tout ça, on le vit chacun dans son petit monde, dans son coin, d’une certaine manière. Les fêtes sur un bateau dans les caraibes, ça sent le party qui s’en vient, les couples qui se forment à la dernière minute, la joie toute proche, tout le monde en même temps. On fête quoi? Les fêtes. Pour oublier un peu qu’on n’est pas avec les êtres qui nous sont chers? Peut être. Mais je peux dire que l’atmosphère est électrique… très positive et un peu triste à la fois. Dans les corridors, on voit les gens se promener de cabine en cabine avec la bouteille qu’ils gardaient pour l’occasion spéciale, la dépense ne compte plus. Les philipins se préparent pour leur gros party de Karaoke du 24, les Roumains à une grosse bouffe traditionnelle, les Jamaicains sont encore plus bruyants que d’habitude…etc. Nous sommes un petit échantillon des nationalités de la planète qui nous nous préparons tous pour la même chose: un peu de joie avant de reprendre le travail quotidien avant la fin du contrat. Pour certains, ce contrat est 8 mois. Ils ont encore 6 mois à faire avant d’aller 2 petits mois en vacances. Mettons que 10 ou 14 semaines comme le mien, c’est pas pareil.

C’est un peu tout ça que ça sent, j’espère que ça donne une idée.

Ceci étant dit, nos avons fêté dûment l’avant, en terminant un party latino dans ma cabine. On a réussi à rentrer 7 personnes dans une pièce grande comme mon entrée de cave. Ça fait de l’ambiance. Nous avons veillé tard et j’ai encore dérapé un peu sur la guitare. Pour ceux qui ont déjà vécu l’expérience, c’est rough pour les voisins. Une bonne chose : le seul que j’ai était avec nous! En effet, ma cabine est au dos d’un escalier et mon voisin est Jaime (prononcer Haymé) un petit gaillard de 6 pieds 8 qui est 3eme engineer comme moi. Ça s’est terminé tard tard et le lendeman qu’est-ce qu’on avait?? Un boat drill!!! Qu’est ce qui m’a réveillé le lendemain (en fait 2 heures plus tard)?? BRAVO-BRAVO-BRAVO!!!!! Bon, j’ai du l’entendre, mais j’ai aussi du me rendormir, parce que Francois m’a appeler pour m’informer qu’on avait un boat drill…maintenant. Ah, travailler à tous les jours, ça provoque des aventures!

Ah ouais, en terminant, j’ai reçu un beau cadeau avant-hier (le 21 décembre). François m’a informé que je pouvais aller chercher une boîte de chocolat qu’il avait reçu qu’il m’a décrit ainsi : « y’a quelqu’un qui m’a mis une boîte d’affaires qui ressemblent à du chocolat toutes sortes de couleur c’est déééééégeulasse y’a du bleu pis du vert pis ça a l’air paaaaaaas mangeable (bon, pour ceux qui ne connaîssent pas ce côté de François, pour vous donner une idée, je suis convaincu, sérieusement, qu’il se laisserait mourir de faim avant de manger quelque chose qui ne ressemble pas à un hamburger, du bacon, des Mccroquettes ou une pizza peperroni fromage. Cepandant, votre honneur, il m’a montré une photo (que je soupçonne truquée) où il semble se préparer à manger une crevette, mais je le croirai quand je le verrai de mes yeux ingurgiter un crustacé. Voilà, je laisse la parole au procureur)!! Viens le chercher si tu veux sinon je te garoche ça aux vidanges». Ce que je fis. Aussi, imaginez, une autre belle boîte de chocolat fency m’attendait sur ma poignée de porte. Quel beau cadeau, me dis-je, quelle belle pensé de la compagnie pour nous. Je suis pas trop fervent de chocolat fency mais là je me suis dit que j’allais le garder. Aussi, je l’ai gardé jusqu’à hier soir. Nous étions techniquement le 23. Allez voir les photos, vous me direz si vous trouvez l’os dans le ragoût ou la couille dans le pâté, c’est selon.

Rien de tel pour se mettre dans l’esprit de Noël. Comme je le disais, ça sent les fêtes.

St-Maarten en bécique

Après plus d’une semaine… j’avais hâte de vous parler de mon escapade à St-Maarten.

Pas une petite marche de santé ben relax, non non. Une virée en bécique de gaz (c’est Gabriel le fiston à Dave qui appelle ça comme ça) Bon, là tu parles.

Libre d’aller où on veut, pas possible de se perdre parce que le chemin tourne en rond (comme autour du lac, à la différence que l’eau est à gauche si on tourne dans le sens horaire) en gros une journée parfaite. Elle avait mal commencé par exemple, je me suis fait réveiller à 9h30 (le gars s’était couché à 5h30, parce qu’il finit de travailler à 2h, quand même) par le haut parleur dans ma chambre “BRAVO-BRAVO-BRAVO, I repeat, BRAVO-BRAVO-BRAVO!!!”. Pour ceux qui ont pas eu l’opportunité de participer à des fire drill, c’est le code ici pour un exercice de feu. À ma connaissance par exemple, pour les autres compagnies, ils l’annoncaient pas d’avance et des fois c’était la nuit. C’est pas pareil. Mais on était 15-20. C’est pas comme 2350 membres d’équipage, vous avez bien raison.

Un fire drill en gros, c’est qu’ils simulent un feu ou une avarie, l’équipe d’attaquants vont au combat et en général ensuite ils sonnent “seven short and one long” ça c’est pour un boat drill, donc sept coups de sirène puis un long, ça veut dire qu’il faut se rendre aux bateaux de sauvetage. Pour ma part je dois aller dans la salle de contrôle et attendre les instructions du chef (chief engineer). Tout le monde a un rôle bien précis, certains vont directement s’habiller en pompier, d’autres vont aux postes de rassemblement pour compter les passagers, etc. Bon, moi c’est pas si pire, j’attends qu’on me dise quoi faire et si je suis chanceux, y’a pas grand chose, donc je peux continuer à dormir debout. Mais si c’était pour vrai ça voudrait aussi dire que je resterais en dernier pour opérer les pompes et autres équipments pendant que tout le monde se sauvent…engagez-vous qu’y ydisaient.

Tout ça a fini vers 11h, j’étais claqué mais Martin 100 milles à l’heure m’a proposé d’aller à St-Maarten (ah ben oui c’est vrai on est à St-Maarten aujourdhui, que je me suis dit en me réveillant un peu) et quand il a mentionné que ce serait le fun de louer des motos, ah ben tiens je me suis réveillé.

On débarque vite vite, prends une bière pas loin du bateau, le temps que Martin aille s’acheter un équipement pour sa caméra, ils ont des bons prix ici. En passant c’est vrai je vous ai pas présenté Martin. Pourquoi 100 milles à l’heure? Parce qu’il va toujours dans le fond. Il marche vite, il fume vite, il parle vite, toujours dans le fond. C’est un 2ème engineer qui vient de la région de Charlevoix. Il est parti hier, ça faisait 7 mois qu’il était à bord…y’était temps qu’il s’en aille, il était à bout. Ben bon gars en résumé.

Bon, on va louer nos engins, moi j’avais une moto, Martin avait un 4 roues. 50$ US chaque. Et c’est parti!! Dans les rues à travers les autos, les gens ont l’air habitués. C’était vraiment génial. Mais vous savez que je suis plutôt du genre relax et à regarder partout, pout pout, mais là il fallait que je suive Martin 100 milles à l’heure. Dans le cul de tous les véhicules en dépassant quelques uns, oh boy, pour un nord américain de se promener en zigzaguant entre les autos c’est pas naturel. Mais bon, fallait bien que je suive et finalement c’était pas si pire, on s’y fait. On est allé voir toutes les plages de l’île, quel paradis!! L’eau turquoise, des maisons pittoresques, puis on est arrivé à la plage principale. Il y avait environ 40 bars et restaurants sur le bord de la plage. Wow, de la musique, plein de monde, des vagues et beaucoup de vent! Il y avait plusieurs para-planchistes, je pensais à Phil, je crois que tu aurais aimé ça!

Puis c’était le temps de revenir. Bon, je vous ai dit que le chemin était en rond. Mais, justement il y a UN chemin. Et à 14h30, qu’est-ce qui se passe? Tous les touristes reviennent aux bateaux de croisière parce qu’ils ne veulent pas arriver en retard. Il y en avait 3 en même temps que nous cette journée là. À en moyenne 3000 touristes par bateau (nous en avons 6200 ça commence bien…) c’est pas tout le monde qui vont à terre mais quand même, ça fait, ça fait?? Ça fait un OSTIE de paquet de monde sur le chemin! Résultat, moi et Martin 100 mille à l’heure, on est pognés à 20 km du bateau dans le trafic, arrêtés, ma main sur la clutch qui commence à faire mal solide. Je travaille dans une heure, le bateau part ½ heure après, ça va mal. Il faut aussi aller porter les bécanes, on va-tu manquer de gaz, pis si on manque le bateau?? Ça va pas bien. On se regarde moi et Martin, on se dit bon, ben, faut se faufiler coûte que coûte.

Ben mes amis, on aurait pu faire un film qui s’appelle “2 gars mal pris à 100 milles à l’heure dans le traffic” Wooow quel trip! On a dépassé peut-être 300 chars, camions, faufilé dans les carrefours giratoires, passé devant des gendarmes qui arrêtaient quelqu’on d’autre, passé sur les trottoirs, les terre pleins, les accotements… c’était magnifique.

On est arrivé sur le bateau à 15h25, le temps d’enfiler mon cover all j’étais dans la salle de contrôle à exactement 15h29m59sec. On s’est bien bidonné!! Mais on a eu chaud!!

Et vous savez quoi, le bateau est parti à 18h finalement parce qu’il manquait 100 passagers!! La règle du pouce est qu’ils attendent 10 minutes par passager, après, BYE! Ils laissent le passeport du passager sur le quai et c’est tout. Ça arrive souvent ça a l’air. En fin… c’est pas arrivé avec nous…pour cette fois;)

Je vais me souvenir longtemps de ma première virée à St-Maarten. Si vous y allez, louez une moto et mettez-vous un peu de pression pour arriver tight, vous vous découvrirez des talents de cascadeurs, garanti!

Salut a+

JFxxx

St-Thomas…ou presque

Ouais, ben j’ai passé drette pour St-Thomas.

Je voulais aller faire un tour mais je me suis pas levé. La raison est bien simple: c’est que nous avions un petit party d’équipage hier. J’ai voulu aller voir un peu de quoi ça avait l’air. Pas mal du tout en fait, ils ont fait ça sur la patinoire, le Studio B, qu’ils appellent. Bon, avec mon horaire de ¢££@£¤¬ je finis à 2h du mat’ donc le temps de me passer une petite eau (parce qu’on sue dans cette salle des machines, il doit faire 45 degrés aux endroits les plus frais) et je suis allé fouiner voir ce qui se passait. Pas besoin de vous dire que j’étais pas mal le seul à jeun dans la place. Quelle belle salade de monde! Il y avait environ 250 personnes. De la musique de tous les genres, des discussions avec des panaméens, des brésiliennes, un américain qui travaillait pour Apple payait des drinks à tout le monde (à 1$ le verre, c’est un bon deal) bref, ben intéressant. On s’est couché tard même s’ils ont fermé le bar vers 3h30.

Tout ça pour dire qu’après 2 jours en mer, nous étions aujourd’hui à St-Thomas et je me suis levé juste à temps pour aller travailler… et me faire la barbe. Bon, pour ceux qui l’avait remarqué, je ne suis pas un zélé du rasoir. À ma deuxième journée ici, je me suis fait fortement recommander par le chief engineer de me faire la barbe régulièrement, car dans cette industrie, ‘’we keep it smooth’’ ça a l’air. Eh bien, c’est pas pareil se raser à tous les jours ou deux. Enfin, on s’y fait.

Nous allons maintenant arriver à St-Marteen dans quelques heures. Je devrais avoir un peu plus de temps pour aller faire un tour. Je cous en dirai des nouvelles. Désolé, je n’ai pas de nouvelles photos, la seule que je pourrais prendre serait de moi avec ma red stripe, ah et puis tiens, c’est mieux que rien, je la prends. J’en profite pour vous montrer à quoi ressemble ma carte ‘sea pass’. Personne ne se sert d’argent ici, on a un compte, et on peut mettre de l’argent dedans avec des guichets. On est payé cash, mais on paye toujours avec notre carte, même dans les bars d’équipage. Ça coûte 1,19$ avec le tip pour une heineken ou une corona…ou une red stripe. Je crois que c’est 5$ la bière pour les passagers. On peut même acheter des 6 packs qu’ils nous mettent dans une caisse en carton pis on l’emmène dans notre chambre. Que demander de plus? 😉

Salut a+

JFxxx

Labadee, Haiti

Labadee

Bon, on est rendu. Premier port qu’on visite à part Fort Lauderdale, ça fait du bien. C’est que c’est pas tellement exotique, Fort Lauderdale, pour ceux qui connaissent le coin. Bon, première chose, j’étais dans la salle de contrôle quand on est arrivé, on a les températures, l’humidité le vent toute le kit: il est 6h30 du matin, le soleil se lève ça on le voit seulement sur les caméras (c’est un peu comme dans star treck, mais pas de chaise de capitaine, pas de ti-pouiiiiiiiiiiiiii à toutes les 2 secondes et surtout, pas de capitaine kirk) et y fait un beau 29,5 degrés, avec 82% d’humidité. Ça te commence une journée! On le voit avec les retours de condensation des systèmes de climatisation (aussi monstrueux que le reste de la machinerie) qui produisent pas mal d’eau, qu’on se sert, en passant, pour laver les draps des vaillants passagers qui font la grasse matinée pendant qu’on leur accoste leur hôtel sur le bord du quai tout neuf. En fait vous savez le petit tuyau d’environ ¼ de pouce qui sort du climatiseur et qui dégoutte sur le trottoir, ben c’est la même chose mais un tuyau de 6 pouces non stop.

Maintenant, après avoir demandé à mon super patron (c’est plus francois finallement, y’en a un qui a décidé que c’était lui à place… je reviendrai la dessus dans un autre article) la permission d’aller à terre, je suis parti tout de go à l’assaut des plages de Labadee. La première chose qu’on remarque, ce sont les montagnes, où la végétation est très dense. Ça donne envie d’aller faire un tour en forêt, mais cette option est évidemment hors de question. Je m’explique: Labadee est une propriété privée de Royal Carribean International, ou en fait une location long terme. Il y a une clôture tout le tour. Bien sur, aussitôt à l’extérieur, on retombe dans la vraie vie, Haiti est dans les pays les plus pauvres (sinon le plus pauvre) des amériques. J’ai vu à l’extrémité de la propriété des gens qui regardaient à travers la grille, pauvres bougres, ils avaient l’air de pas nous trouver drôles avec nos petites heineken frettes dans nos chaises longues. Mais enfin, c’est la réalité. Et cette réalité est que je crois que le timing était pas tellement bon pour un brin de trekking.

Les installations de Labadee sont flambant neuves. On les étrénait. C’est impressionnant à quel point c’est propre. Un peu trop propre à mon goût mais enfin, faut bien mettre ça beau pour la visite. Y’avait l’air d’avoir pas mal de choses à fairte, comme une tyrollienne de genre 2000 pieds de longs (voir photos) eille, André t’aurais aimé ça! Aussi une des premières choses qui m’a frappé a été la vue que je pouvais finalement avoir de mon bateau. Je l’avais vu à partir du quai de Fort Lauderdale, mais c’est pas pareil, là il avait l’air dans son environnement. C’est une belle construction, quand même. C’est certain que de mon côté ces temps ci je vois seulement des tuyaux qui pètent et des prfinalement oblèmes d’opération de pompes et de valves neuves qui sont scrap, mais ça m’a fait du bien de voir que c’est un beau bateau.

Les plages maintenant, quel coin de paradis. L’eau est à 28 degrés, le sable est fin et presque blanc. À part que La bière est à 5$US, ben j’ai rien à redire, c’était parfait. Ah ouais aussi à part que j’avais pas de crème solaire, que je pensais pouvoir acheter, et que, moi qui adore le soleil, je courais les coins d’ombre. J’étais fatigué par exemple et ça me faisait drôle de voir le contraste: je venais de finir mon shift de 10 heures que j’avais commençé à 2 heures du matin, et j’étais entouré de gens en vacances qui s’éclatent. C’est pas vraiment le même beat. Une chose de différente, j’ai trouvé spéciale, vous savez quand on est en vacances pour genre une semaine, on veut tout faire tout voir, tout goûter, on dort pas vraiment. Mais là, je sais que je vais être dans cet environnement pour les 3 prochains mois, je me comptais chanceux dans un sens… malgré la fatigue et mon pas de crème solaire;)

Je suis resté quelques heures, le temps de me baigner un peu et faire le tour des installations, c’était une belle escale. J’espère pouvoir le faire encore. J’ai pris quelques photos, vous m’en direz des nouvelles.

Bon, je finis ma red stripe (super bonne bière jamaicaine dans des boutielles comme les vieilles du quebec, en vente dans tous les bons bars du bateau) et je vais me coucher, il est 3h30 du matin! J’ai changé de shift, je fais maintenant de 15h30 à 2h du matin.

Salut portez vous bien

Jfxxx

En route pour Labadee!

Bon, enfin on va quelque part.

Ah ouais c’est vrai, je crois qu’il était aussi temps que je vous donne des nouvelles et que je raconte un peu ce qui se passe ici. Je commence à peine à atterir et à me retrouver (un minimum) sur ce bateau aux dimensions épouvantables (pour quelqu’un qui comme moi a de sérieux problèmes à s’orienter aussitôt que qu’il ne voit pas dehors, vous demanderez à Martin quand on allait au Cégep de Rimouski (nous allions à l’école à l’institut maritime, juste à côté du Cégep, dans une bâtisse grande comme l’école Henri-Bourassa d’Albanel, pour vous donner une idée).

Je suis arriv é sur le bateau le 15 novembre, que c’est étourdissant! Premièrement l’arrivée au bateau est très impressionnante, vu sa taille et se retrouver dans ce dédale de couloirs et de portes et de gens et de procédures et de façons de faire…toute une aventure. Ensuite le fait que nous sommes 2416 membres d’équipage, bonyenne, on était 12 sur mon dernier bateau, je vous laisse faire les multiplications, les additions et les racines carrées. Toutes les nationalités sont représentées à peut près. Une chance François était là pour m’accueillir, bon, encore, façon de parler, pour ceux qui le connaissent, ce n’est pas le genre à s’enfarger dans les détails. Ça m’a tout pris pour pas le perdre dans ce couloir central qu’on appelle l’I95, comme dans US highway 95 en Floride, ça a l’air. En tout cas, c’est le couloir central au pont 2 (le bateau en compte 18…) il fait la longueur du bateau, donc 1000 pieds environ. C’est pas compliqué tout le monde qui travaille sur le bateau passe par là. Pour se rendre travailler, pour aller manger, pour aller au bar, au gym, au café… jour et nuit, tous les jours. Pis les jours d’embarquements des passagers, les bagages passent aussi par là. Nous avons une capacité de 6300 passagers. Je vous laisse, encore une fois, imaginer combien de valises ça fait. En gros, c’est la jungle. Un joyeux bordel, assez contraste avec l’ambiance ultra moderne et feutrée des autres étages… ça vaut la peine de voir ça, surtout à l’heure du midi, quelle belle salade de gens, de langues et de couleurs!

Bon, je dois déjà aller me coucher, en fait j’aurais du faire ça il y a 2 heures. Mais en gros, on est présentement au large des côtes de Cuba en route pour Labadee, à Haiti, le port et les environs sont une propriété exclusive de Royal Carribean en passant. J’ai hâte de voir ça. Ça fait 2 semaines que nous faisons des croisières promotionnelles d’une journée ou deux mais juste à virailler pas loin de Fort Lauderdale et on revient. Pas trop intéressant, on se sent comme dans le jour de la marmotte. Une autre affaire qui est spéciale, entre autres, de virailler. On est pas habitués à ça sur les cargos. Pour les cargos c’est d’un point a au point b, pis encore. Hier le capitaine nous a annoncé sur le PA qu’il était désolé de la température, qu’il allait essayer de trouver de la ‘good weather’ pour le plaisir des passagers… pas trop la même game!

J’y vais je travaille à 2h du matin, il est 18h30…

Portez-vous bien et n’hésitez pas à me laisser vos commentaires ou vos questions, ce sera très apprécié. J’essaie sous la forme du blogue, je pense que ça peut être intéressant. J’aurai aussi plus de photos une autre fois, à date j’ai juste celles qu’on peut voir du point de vue des employés, donc pas grand-chose 😉 Je vais essayer d’aller à terre à Labadee et rapporter des ‘clichés hot’ ‘clichés hot’ (pour les amateurs de radio radio)